Une pollution sonore diurne et nocturne sans précédent s’observe sur toute la ville de Kinshasa ces derniers temps. Des tintamarres à ressusciter les morts, voilà qui résonne à temps et à contretemps dans les oreilles des Kinoises et Kinois, à la grande indifférence des autorités administrative et policière.
Les limiers signalent ces dérapages dans tous les coins et recoins de la capitale. Partant du centre-ville aux bidons-villes, et même sur la chaussée avec les mototaxis, toutes les 24 communes comprises.
Dans la foulée, les DJ et autres maisons de location de musique sont pointés du doigt, après les bars, églises et autres marchands de rue.
« DJ Océan, DJ Océan, nga, nazo beta kaka mizik », entend-on en boucle de jour comme de nuit depuis le campus de l’université de Kinshasa. C’est un spot gratuit en provenance du quartier Kindele, dit un quartier sans loi, dans commune de Mont Ngafula, où une personne qui fait louer la sonorisation, un DJ, dit littéralement au volume culminant : « moi, je ne joue que de la musique ».
Mais cela ne suffit pas. Un marketing éhonté ici : « Tozo déverrouiller ba téléphones. Tozo tia ba films na ba cartes mémoire, films nigérians, tozo sala ba montages vidéos, tozo tia ba applications whatsapp, facebook, viber,… musique ofele », entend-on sans répit de ces ‘’ingénieurs’’ spécialisés dans l’électronique le long des rues, assurant divers services de transfert de films et musiques à travers les applications mobiles.
Les églises et autres rencontres religieuses ne restent pas en reste et s’en moquent, pensant ainsi servir Dieu ‘’que le temps soit favorable ou non’’.
« Aleluya, aleluya, Yesu Nkolo, Yesu Nkolo… Alléluia, alléluia, Jésus est Seigneur, Jésus est Seigneur … », ne cessent-elles de bourrer les oreilles des habitants de la capitale, avec baffles et batteries haut de gamme.
Le long des avenues : « Mabende, congélateurs, ventilateurs, batteries ebeba, tozo somba… », pour ceux qui cherchent à acheter toutes les pièces métalliques et électroniques d’occasion.
De l’autre côté : « Mbongo ebeba, epasuka, tozo changer… nous changeons les billets d’argent hors d’usage, les billets déchirés». Comme si cela ne suffisait pas, les cordonniers crient à leur tour : « bambisa lipapa, mapapa ekatana, sacoche, étirette, parasoleils ebaba, tozo bongisa », pour dire : « Nous réparons les babouches, sacs, parasoleils ».
Et même devant la porte : « Ndunda, matemblele, bilolo, pondu, ngai-ngai yang’oyo eleki… Amarantes douces, feuilles de patates, amarantes amères, feuilles de manioc, oseille, voici qui passent », lancent les vendeuses à la sauvette des légumes frais, espérant trouver de la clientèle.
La liste de ces hors-la-loi n’est pas exhaustive.
« Le monde m’offre beaucoup de choses dont je n’ai pas besoin », disait un philosophe antique. Ces bruits troublent le calme des paisibles citoyens, des malades, des élèves, voire des voisins et voisines qui, en réalité, sont censés avoir autre chose à faire dans leurs agendas. Qui pis est, malgré la loi, nul ne semble inquiété.
C’est là que devra s’imposer la Police nationale ville de Kinshasa avec le Général Kasongo, sur ordre du Gouverneur Gentiny Ngobila, dans une ville où la population est estimée à 18 millions d’habitants, vivant dans une précarité et une promiscuité indescriptibles. Pourvu que l’ordre et la quiétude reviennent.
Badinews