Par une ordonnance présidentielle, Félix Tshisekedi vient de décréter la date du 6 avril une journée payée et chômée parmi tant d’autres en RDC. Il s’agit d’une promesse tenue. Ce sera d’ores et déjà la ‘’Journée du combat de Simon Kimbangu et de la conscience africaine’’.
Cette décision a suscité moult réactions, majoritairement positives, tant la religion née du prophète Kimbangu est à ce jour la seule d’origine congolaise à avoir hissé, à travers le monde, son drapeau vert-blanc-rouge. Et pour marquer d’une pierre cette première édition qui tombe ce jeudi 6 avril 2023, les défilés kimbanguistes sont annoncés dans toutes les villes, et dans tous les villages. D’aucuns saluent en outre cette heureuse coïncidence avec la Paque juive, la Pâques chrétienne ainsi que le ramadan en cours chez les musulmans. Mais les plus heureux ce sont les Ne-Kongo, qui promettent accompagnement total à celui qui est venu honorer la mémoire de l’incontestable plus grand d’eux. Et bien plus, tous les panafricains.
Qui est Simon Kimbangu ?
Selon Wikipédia, Simon Kimbangu est né le 12 septembre 1887 à Nkamba dans l’actuel Kongo Central et mort le 12 octobre 1951 dans la ville d’Elisabethville, est considéré par ses fidèles comme un « envoyé spirituel » congolais . Il devient prédicateur dans les années 1920 et fonde en 1921 à Nkamba un mouvement religieux qui donnera naissance au kimbanguisme. Arrêté et jugé, il meurt après une longue détention d’une trentaine d’années. Son action a généré l’émergence de cette église kimbanguiste qui perdure et rend visible également un mouvement de nature plus politique contre le pouvoir colonial, qui a pris ensuite d’autres formes.
Biographie
De manière un peu plus détaillée, Simon Kimbangu est né le 12 septembre 1887 à Nkamba1,2. Il est baptisé par la Baptist Missionary Society en 1915 et est formé pour devenir catéchiste. En 1919, il part à Léopoldville dans l’espoir d’y trouver du travail et cherche sans succès de se faire embaucher par les Huileries du Congo belge. Il se rend chez une femme, dont il entend dire qu’elle est gravement malade et il l’aurait guérie par imposition des mains. Au cours des semaines suivantes, il aurait guéri plusieurs personnes2,3.
Les nouvelles des guérisons se répandent1,4 et attirent beaucoup de monde à Nkamba, ce qui alarme les autorités coloniales, en l’occurrence Léon Morel (en), commissaire de district. Le 6 juin 1921, à la tête d’une colonne de la Force publique, il se rend à Nkamba en vue d’appréhender Simon Kimbangu. La tentative échoue et Kimbangu parvient à s’enfuir. Néanmoins, plusieurs dirigeants du mouvement sont arrêtés et emmenés à Thysville. Les soldats de Morel ayant tiré à balles réelles, on relève un mort et plusieurs blessés.
En septembre 1921, Kimbangu se rend spontanément aux autorités coloniales. Celles-ci le traduisent devant un conseil de guerre. Ce procès s’appuie sur « un acte d’accusation faussé, une procédure arbitraire » selon le Centre de recherche et d’information socio-politiques. Au bout de trois jours, il est condamné à mort2,5,6,7 à la suite d’un jugement qui cite les propos de Simon Kimbangu indiquant que « la colonisation allait finir et devait finir »1,7. Le Roi Albert Ier décide de commuer sa peine en détention à perpétuité3,5,8. Les autorités coloniales transfèrent Kimbangu à la prison d’Élisabethville au Katanga1. Il y reste enfermé jusqu’à sa mort le 12 octobre 1951.
Badinews