Au lendemain de l’état de siège décrété par le Président Félix Tshisekedi dans le Nord-Kivu, la Dynamique Congo 2060 apporte sa contribution en proposant plusieurs mesures urgentes afin de mettre fin à cette crise et à ses graves conséquences à Beni.
De prime abord, la Dynamique appelle chaque Congolais, avec en tête les décideurs politiques, à incarner l’esprit républicain, en vue de participer aux efforts collectifs de la stabilisation du territoire de Beni. Le gouvernement, les leaders formels et informels doivent creuser le sillon de cette action solidaire nationale.
Ensuite, les officiers qui s’adonnent à l’exploitation des ressources naturelles et à différents commerces dans cette partie de la République, et ceux qui sabotent les actions militaires de l’armée nationale, doivent répondre de leurs actions devant la justice militaire.
Dans le même ordre d’idées, il urge de mettre fin à l’économie négative qui émerge sur les sangs des Congolais vivant à Beni. Les réseaux et circuits des trafiquants locaux, nationaux et étrangers doivent être démantelés définitivement. Et les acteurs impliqués doivent être traqués et jugés.
Le déploiement des unités militaires formées et spécialisées à la guérilla pour rehausser les effectifs, l’augmentation et la régularisation des soldes et primes des militaires en opérations, la contribution au renforcement de la collaboration entre les FARDC et les populations locales et la mise en place des mécanismes au sein des FARDC pour la protection des populations civiles et la réduction des dommages incidents causés aux civils sont essentiels.
Il reste aussi impératif d’envisager un processus de dialogue et de médiation au niveau local à Beni, avec les acteurs locaux. Déverser les idées, décisions et recommandations du niveau local dans un processus de dialogue au niveau des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, et enfin, au niveau national. Ce processus de dialogue et de médiation doit porter sur la compréhension des causes de la violence et des solutions durables sur le plan politique, sécuritaire, institutionnel, social, économique et culturel.
Cette action redonnera de l’espoir aux jeunes filles et garçons de Beni en écoutant leurs peurs, leurs idées, leurs espoirs et en les mobilisant autour des projets économiques, éducatifs et socio-culturels fédérateurs et engageants.
Le territoire de Beni est devenu l’un des épicentres des drames les plus sanglants. Les chiffres évoqués par les organismes nationaux et internationaux rapportent au moins 3 mille morts, une centaine des milliers des déplacés et une grave crise humanitaire, plaçant la majorité des ménages dans une situation de grave précarité. Et la thèse d’un terrorisme aux méthodes importées ne convainc pas la population de cette partie du pays, qui du reste n’a pas participé à l’élection du nouveau Président de la République.
Le courage exprimé ces derniers jours par les élèves de cette partie de la RDC face aux promesses non tenues devrait soulever l’émoi national sur cette crise qui n’a que trop duré.
Alors que les populations se sont suffisamment brassées et le Congo diversifié davantage, il sévit encore ce « Congo des originaires » où existe un népotisme ambiant à tous les échelons de la vie publique qu’il importe d’éradiquer.
Les prélats catholiques congolais avaient, dans leur récent message, dressé un tableau sombre sur la configuration de l’armée et des services de sécurité pour la protection de cette partie de la République qui nécessite la fibre de solidarité nationale et non les velléités égocentriques du Congo d’aujourd’hui qui ne sont que le résultat d’une fièvre passagère.
L’inaction de plusieurs gouvernements successifs mérite de dépersonnaliser les débats et de revoir l’implication de plusieurs acteurs tant nationaux qu’étrangers dans la résolution d’une crise qui continue à se dérouler sur une terre extrêmement riche avec les polémiques politiciennes et les promesses visiblement faites à des fins électoralistes comme issue. L’heure n’est plus à confirmer le sentiment exacerbant que Beni et toutes les autres villes meurtries de la nation vivent dans un autre Congo.
Sur place à Beni, la thèse terroriste soulevée par Kinshasa ne passe pas, compte tenu des commerces florissants de cacao, de bois et d’autres minerais que seraient en train de tenir certains éléments bien identifiés des forces de sécurité et des acteurs de la région, sous la barbe de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO).
Toutefois, la Dynamique 2060 croit en l’engagement d’une nouvelle génération sûre d’un avenir meilleur pour la RDC. Un avenir où tous les Congolais vivent dignement, développent leur plein potentiel et contribuent positivement à l’essor de leur pays.
Badinews