Embarquée dans le processus électoral, la République démocratique du Congo se prépare à organiser des scrutins aux niveaux local, provincial, national et présidentiel à l’échéance 2023. Déjà, ce rendez-vous est à la base des affrontements et divisions au sein de la population, composée essentiellement des confessions religieuses. Dernièrement, l’archevêché de Kinshasa a été vandalisé ; des affrontements entre fidèles musulmans ont été enregistrés à la clôture du ramadan ; et l’on a de fois assisté à la violence entre la police et les manifestants, sinon entre les manifestants des partis opposés.
A l’espace médiatique, les discours des leaders d’opinion ou de leurs militants, et les informations livrées par les journalistes enveniment la situation au point que le pire est à craindre. Avec l’avènement des réseaux et médias sociaux, l’éthique journalistique n’est plus de mise. De la part des pro- et anti-régime, mensonges, désinformation, infox ou fake news, intox, injures, intimidations aux fins de faire le buzz ne se calculent plus. Le risque de division et d’intolérance au sein de la population s’instaure, surtout avec la désignation de nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI),…
Voilà qui a milité, ce 11 décembre 2021 à Kinshasa, à l’organisation d’une Conférence internationale sur la communication autour du thème : ‘’Rôle du journaliste et leader d’opinion dans le traitement de l’information destinée au public avant, pendant et après les élections’’. Il s’agit de la deuxième édition du genre, après le Congrès international sur la communication, tenu à Kinshasa, en février 2020, qui avait traité de ‘’ Médias et citoyenneté responsable en Afrique – Pour la promotion du dialogue et du développement des communautés ’’.
Cette initiative hybride (à la fois virtuelle et en présentiel) de l’Ecole supérieure de formation des leaders de l’unité (ECOFORLEADERS) et du Réseau mondial des professionnels de la Communication (NetOne), deux institutions issues du Mouvement des Focolari, a été rendue possible avec la collaboration de l’Université catholique du Congo (RDC), Université Sophia (Italie), le réseau des journalistes de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), des confessions religieuses alignées dont les Kimbaguistes, les musulmans,… ; et non alignées, telle la Foi Baha’ie internationale, et autres jeunes leaders. Plusieurs pays et villes y ont pris part : la RDC (Kinshasa, Kikwit, Kisantu, Lubumbashi, Goma, Bukavu, Kananga, Butembo,…), le Cameroun, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burundi, le Burkina Faso, le Kenya, l’Italie,… comme à la première édition.
Après le mot de bienvenue, doublé de discours d’orientation du prof. Félicien Mpuku, Directeur Général d’ECOFORLEADERS, trois panélistes ont abordé la matière, à la suite de la coordinatrice internationale de NetOne, Dr. Isabel Gatti, qui a adressé aux participants disséminés de par le monde, ses chaleureuses salutations par visioconférence depuis l’Argentine.
« …cette importante réunion (qui) s’inscrit dans la continuité de la proposition précédente de NetOne, il y a quelques années, sur le journalisme dialogique. NetOne met l’accent sur l’aspect rationnel de la vie. Une relationnalité qui cherche à construire la fraternité universelle… », a-t-elle dit.
Dans sa prestation académique, le Professeur Émérite Lino Mpungi, président du Signis RDC (réseau regroupant tous les médias catholiques à l’international), a rappelé les ABC du métier, recommandant au journaliste de veiller entre autres au respect du principe d’équité, à assurer la couverture des résultats de sondages, dénoncer les violations du Code électoral, surveiller le processus de bout en bout, tout en s’assurant des droits des candidats et partis politiques, et en veillant au respect du libre choix.
Partant de l’encrage de leurs confessions religieuses au pays, le pasteur Maurice Mondengo, Directeur de cabinet adjoint du président de l’ECC, et l’abbé Guy Masieta, chargé d’infos à la CENCO, ont chacun en ce qui le concerne, parlé des expériences et perspectives de leurs médias respectifs, dans le contexte du processus électoral généralement sur fond de controverse au pays.
De l’étranger, pour le compte de NetOne, Michele Nzanzucchi de l’Université Sophia (Italie) a martelé sur les Médias de l’unité, partageant à l’auditoire l’expérience de sa structure. Coulant dans la même veine, Liliane du Cameroun et Guy du Bénin ont donné de la voix dans cette noble mission à l’africaine.
Après un jeu de questions-réponses, les participants ont apporté leurs contributions, coulées sous-forme de résolution, afin que chacun soit un artisan d’une communication unificatrice, dénonçant ce qu’il faut dénoncer et renonçant aux anti-valeurs. La compilation de ces contributions à l’écrit a été possible grâce à Révérende Bibianne (Rapporteur) et Dr. Kabwika (Secrétaire) d’une commission ad hoc.
Badinews