Une enquête menée à Kinshasa, du 25 mars au 25 août 2021, sur un échantillon de 1000 personnes, toutes catégories confondues, révèle que les quelques journaux paraissant encore dans la capitale sont en difficulté. Le tirage a sensiblement baissé, frôlant moins de cinq dizaines d’exemplaires ; des éditions ratées régulièrement, des invendus… La raison est que tous les détenteurs d’androïd reçoivent gratuitement en ligne, presqu’en temps réel, les infos nécessaires, sans rien payer à l’organe comme jadis par le biais des kiosques à journaux.
Si la télé n’a pas chassé la radio comme d’ailleurs la radio n’avait pas chassé le journal papier en son temps, les trois sont fortement malmenés à Kinshasa par la presse en ligne. Contrairement à certains conservateurs motivés par des annonces officielles, le style web, dans toutes ses versions, prend le dessus sur les médias traditionnels. En dépit des aléas d’accès à l’internet, 53,12% des personnes interviewées sont devenues fidèles aux informations en ligne ; 26,17% à la télé ; 12,01 % à la radio ; 6,4 % seulement à la presse écrite. L’on notera que 2,3% n’ont pas clairement défini leur position. Le cinéma n’existe plus que de nom ; tandis que les Magazines étant devenus des supports de propagande aux mieux offrants.
Dans la foulée, sur plus de cent (100) journaux sérieux, officiellement enregistrés, paraissant autrefois dans la capitale, une dizaine seulement est encore visibles, respectueuses de périodicité sur le marché. A contrario, les médias en ligne fourmillent par centaines durant la même période, même si d’aucuns y confondent ‘’médias sociaux’’ et ‘’réseaux sociaux’’. C’est en fait l’autre revers de la médaille, un prix à payer comme dans chaque révolution.
D‘autre part, à la faveur de la télévision numérique terrestre (TNT), les chaînes de télévisions ne se comptent plus. Elles ont dépassé la barre de trois cents dans la capitale congolaise, avec des programmes quasiment identiques, ayant pour spécialité de laisser des milliers de téléspectateurs sur leur soif. Les mêmes critiques sont dirigées à l’endroit de la radio, dont les auditeurs ne sont plus fidèles qu’à cinq stations au maximum, sur plusieurs dizaines signalées.
Le téléphone androïd, ambulant, s’y impose encore en imposant la facilité. On peut y capter, voire enregistrer et partager à volonté des articles, émissions radiotélévisées locales et internationales, loin de tout encombrement en papiers, postes radios, postes télés,… dans une ville où du reste l’accès à l’électricité n’est plus que coutume, au détriment des dispositions constitutionnelles érigeant en droit l’accès à l’information.
Que sera donc fait demain ?
Badinews