Les nouvelles ne sont pas bonnes en politique congolaise. Le Président Tshisekedi envisagerait la dissolution du Parlement, »sûr de ses prérogatives constitutionnelles». C’est ce qui se chuchote dans certaines officines, évoquant l’article 148 de la Loi fondamentale de la République démocratique du Congo. Entretemps, une autre tendance voit en cela »une violation flagrante de la constitution». La politique de la terre brûlée est de ce fait en marche ; et si l’on n’y prend garde, on est à un doigt de l’accomplissement de la prophétie de Patrice Emery Lumumba : »l’éclatement du Congo, c’est demain.»
En effet, aux termes de l’article 148 sus évoqué, « En cas de crise persistante entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale ». Mais, y a-t-il vraiment crise ? Oui, répond-on. Une pétition à l’Assemblée nationale circule disant non à l’investiture du Gouvernement Suminwa, pourtant accepté faute de mieux par Félix Tshisekedi, signature de l’ordonnance présidentielle faisant foi.
Mais, une difficulté surgit, à moins de violer intentionnellement ladite Constitution. « Aucune dissolution ne peut intervenir dans l’année qui suit les élections, ni pendant les périodes de l’état d’urgence ou de siège ou de guerre, ni pendant que la République est dirigée par un président intérimaire. À la suite d’une dissolution de l’Assemblée nationale, la Commission électorale nationale indépendante convoque les électeurs en vue de l’élection, dans le délai de soixante jours suivant la date de publication de l’ordonnance de dissolution, d’une nouvelle Assemblée nationale ».
Si l’on est »dans l’année qui suit les élections», et »l’état de siège» renouvelé tous les 15 jours depuis 2 ans sur une partie de la RDC,… on est rattrapé ! De même, avec quel Gouvernement, quelle CENI et quels moyens convoquer »les électeurs en vue de l’élection, dans le délai de soixante jours» ? Tout cela n’est pas une mince affaire, connaissant surtout comment la plupart des députés en sont arrivés là et que Tshisekedi avait effleuré la question dernièrement devant ses élus de l’Union sacrée de la Nation. Entre-temps, la guerre dans la partie Est, le panier de la ménagère et la descente aux enfers de l’économie témoignent en mal. Affaire à suivre !
Badinews