Une vingtaine de gens, visiblement surchauffés, ont pris d’assaut ce matin le Centre Lindonge, siège de l’archevêque de Kinshasa. Un mouvement dont les tenants et les aboutissants restent à élucider, surtout en ce moment où l’archevêque Ambongo fait l’objet de plusieurs critiques des politiciens, et que ceci intervient quelques heures seulement après des incidents dans plusieurs paroisses catholiques au Kasaï oriental.
Dans un communiqué daté de ce dimanche 1er août 2021, l’abbé Georges Njila, Secrétaire et chancelier de l’archidiocèse de Kinshasa, annonce avec « grande peine qu’un un groupe de personnes, non autrement identifiées, s’est présenté à l’Archevêché de Kinshasa et à la résidence du Cardinal Ambongo, Archevêque Métropolitain de Kinshasa, scandant des chants et propos désobligeants et posant des actes de dégradation ».
« Nous regrettons profondément cette attitude peu responsable. Nous mesurons et évaluons, sur tous les plans, ces actes que nous désapprouvons fermement ainsi que leurs conséquences », écrit-il.
Tout en invitant les « fidèles catholiques à rester extrêmement vigilants pour empêcher toute dégradation du patrimoine ecclésial et prudents pour ne pas se laisser influencer par personne », le prélat a remercié « les services de la Police nationale pour leur promptitude à disperser ces assaillants ; tous les fidèles catholiques ainsi que les personnes éprises de paix et de justice pour leur soutien moral au Cardinal-Archevêque de Kinshasa », a-t-il ajouté.
Avant de signer ledit communiqué, Georges Njila a demandé « à toutes et à tous d’identifier les prières en ces circonstances assez préoccupantes », émettant le vœu traditionnel « que la Vierge Marie continue à intercéder pour l’archidiocèse de Kinshasa, l’Eglise Catholique en RD Congo et notre cher Pays, la République démocratique du Congo. », a-t-il terminé.
Depuis un temps, le Cardinal Ambongo est vu d’un mauvais oeil dans certaines officines politiques proches du pouvoir, pour ses prises de positions tranchantes contre les dirigeants. Cet acte intervient quelques heures seulement après qu’une dizaine d’églises catholiques aient été saccagées au Kasaï oriental. Selon Mgr Kasanda, plusieurs objets sacrés ont été emportés. Pour Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’UDPS, ce n’est pas les membres de son parti, comme souvent soupçonné. «Ce sont les moutons noirs pour ternir l’image de chef de l’Etat et de l’UDPS. Nous sommes un parti de non violence. Si c’était le cas, les combattants seraient sortis par milliers». D’où cette mise en garde de Kabuya aux militants du parti présidentiel :«Si l’un d’entre vous s’en prend aux édifices de l’église catholique, je serais le premier à exiger qu’il parte à Makala».
Badinews