En marge de la célébration, ce 21 septembre 2021, de la Journée internationale de la paix, la Communauté des médiateurs pour la paix en Afrique (CMPA) a organisé, au Camp Kokolo à Kinshasa, des activités liées à son programme d’éducation pour la paix au sein des entreprises. Outre les organisateurs de l’activité, l’on a noté la présence du Service d’éducation civique patriotique et d’action sociale (SECAS) des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), l’aumônerie protestante des Fardc, l’Union des jeunes des confessions religieuses (UJECO) avec Célestin Amagito, Directeur administratif de cette plateforme,… pour une participation de 210 personnes. Chaque organisation a livré son message aux participants en rapport avec la paix. Pour joindre l’utile à l’agréable, la musique était de la partie avec la CHOVOFRA, Chorale la voix de la fraternité, même si la rencontre sportive devant opposer SECAS à CMPA a été annulée à cause d’une activité du Premier ministre Sama Lukonde sur les lieux.
Ci-dessous en intégralité, le message de Martine Libertino, avec comme thème : « Se relever, pour un monde plus équitable et durable ».
JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PAIX
« SE RELEVER, POUR UN MONDE PLUS ÉQUITABLE ET DURABLE »
21 septembre 2021
DÉCLARATION DES NATIONS UNIES
Le 21 septembre de chaque année, la Journée internationale de la paix est célébrée dans le monde entier.
L’Assemblée générale a déclaré que cette journée serait consacrée au renforcement des idéaux de paix au sein de toutes les nations et dans tous les peuples.
En 2021, alors que nous essayons de guérir de la pandémie de COVID-19, nous sommes invités à réfléchir de manière créative sur la meilleure façon d’aider tout le monde à mieux se rétablir, à devenir plus résilient et sur comment transformer notre monde en un monde plus égalitaire, plus juste, équitable, inclusif, durable et plus sain.
La pandémie est connue pour avoir frappé le plus durement les groupes défavorisés et marginalisés. Jusqu’à présent (avril 2021), plus de 687 millions de doses de vaccin de COVID-19 ont été administrées dans le monde, mais plus de 100 pays n’ont pas encore reçu une seule dose. Les personnes en zones de conflit sont particulièrement vulnérables en termes de manque d’accès aux soins de santé.
Conformément à l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial en mars dernier, en février 2021, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution appelant les États Membres à soutenir une « pause humanitaire durable » dans les zones de conflit. Le cessez-le-feu mondial doit continuer d’être respecté, afin de garantir aux personnes touchées par le conflit l’accès à des vaccins et des traitements vitaux.
En plus de la pandémie, nous avons vu une montée de la stigmatisation, de la discrimination et de la haine. La COVID-19 attaque tout le monde, sans se soucier d’où nous venons, ni de ce en quoi nous croyons. Face à cet ennemi commun, nous devons nous rappeler que nous ne sommes pas l’ennemi l’un de l’autre. Pour pouvoir nous remettre de la dévastation de cette pandémie, nous devons faire la paix les uns avec les autres.
Et nous devons faire la paix avec la nature. Malgré les restrictions de voyage et les fermetures économiques, les changements climatiques sont encore bien présents. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une économie mondiale verte et durable qui crée des emplois, réduit les émissions et renforce la résilience aux impacts climatiques.
C’est pourquoi, le thème 2021 de la Journée internationale de la paix est « Se relever, pour un monde plus équitable et durable ».
Nous vous invitons à vous joindre aux efforts des Nations Unies alors que nous nous efforçons de mieux nous redresser pour un monde plus équitable et plus pacifique. Célébrez la paix en luttant contre les actes de haine, y compris ceux en ligne, et en répandant la compassion, la gentillesse et l’espoir, afin de combattre cette pandémie et de guérir, ensemble.
MESSAGE DE MARTINE LIBERTINO (Philosophe, Écrivain, Médiatrice pour la paix, Créatrice de programmes pour la paix)
L’ONU parle de « se relever pour un monde plus juste et plus équitable » comme si l’Homme avait été victime d’un raz de marée ou d’une catastrophe naturelle. La maladie que nous appelons Covid-19 n’est qu’un aspect du manque d’intérêt de l’être humain pour lui-même. Alors qu’il pense prendre soin de lui, de ses proches et de son environnement, il ne l’a jamais réellement accompli.
Depuis trop longtemps, l’Homme se comporte en apprenti sorcier, prenant des risques inconsidérés à défier la Puissance et la Force à tous les niveaux de la création. D’abord en se confrontant à la nature même de la Vie, à la Force de sa Planète, puis à celle de ses semblables alors que nous sommes tous Frères, et enfin à sa propre Force en ignorant les besoins de son âme et de son corps. Tout cela pour se prouver qu’il n’est pas faible.
Dans cette attitude, beaucoup d’interprétations erronées ! La faiblesse est-elle une erreur de la nature humaine ou un aspect de la grande sensibilité de l’Homme lui permettant d’éprouver amour et compassion ; pour lui, pour ses semblables et pour tout ce qui représente la Vie sur la Terre : l’infiniment petit comme l’infiniment grand.
Je souhaiterais reprendre ce texte de l’Église chrétienne :
«« Dieu est source de l’amour. Il nous a manifesté cet amour en donnant son Fils unique pour que nous vivions par lui. Jésus Christ, par sa vie et son enseignement nous révèle pleinement l’amour de son Père et nous invite à pratiquer cet amour entre nous et sans limite.
L’amour que Dieu nous donne suscite nécessairement notre propre amour pour Lui. Dieu nous a donné ses commandements : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit et ton prochain comme toi-même. » (Mt 22, 37-39). Ces deux commandements sont promesse de vie (Luc 10, 27-28). Pour le chrétien, aimer Dieu c’est observer ses commandements, mettre en pratique sa Parole, entrer dans son projet d’amour pour le monde, c’est-à-dire l’aimer en vérité. (I Jn 3, 18). »
Dans cette phrase : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de tout ton esprit et ton prochain comme toi-même. », « ton prochain comme toi-même » m’intéresse particulièrement.
À la lecture, rien à ajouter car elle est pleine de sagesse et tout le monde pourrait être comblé par la beauté de cette proposition. Cependant, depuis la nuit des temps, l’on demande à l’Homme de devenir meilleur, fraternel, compatissant et solidaire. Mais la question cruciale est : selon la manière dont il a fondé ses Sociétés, est-il capable d’y parvenir ou, malgré sa bonne volonté, en est-il incapable ?
À cette question, nous pouvons répondre par deux réponses paraissant opposées. Mais, pourtant, en y réfléchissant, elles sont parfaitement complémentaires.
En répondant « OUI », nous admettons que nous sommes prêts à atteindre le Paradis dont nous rêvons tous. C’est- à-dire à vivre dans un monde de paix, d’amour et de solidarité, de joie et de liberté basée sur le sens de la responsabilité individuelle.
En répondant « NON », nous minimisons nos facultés d’intelligence et de sagesse et admettons que notre choix est de souffrir, ce qui, obligatoirement, nous conduira à de nombreuses frustrations se manifestant par un sentiment d’injustice et se concrétisant par des colères latentes que nous ne pouvons réfréner.
L’évidence de cette phrase : « Aime ton prochain comme toi-même » est la preuve que la paix ne pourra se conquérir qu’en s’aimant les uns les autres et qu’en prenant soin des autres comme nous prenons soin de nous.
Cependant, jusqu’à ce jour, aucune philosophie, aucune religion, aucun courant politique ni aucune institution ne nous ont donné une recette fiable permettant à chaque individu de s’aimer réellement.
Au fil des siècles nous en sommes toujours à la même finalité : Malgré sa bonne volonté à devenir bon pour ses semblables, l’Homme n’y parvient que difficilement, souvent par culpabilité, non grâce à un sentiment d’évidence et de joie. Il est ainsi aux prises avec les nombreuses dualités créées par ses peurs, ses doutes et son sentiment d’injustice.
Depuis près de quarante ans, mon travail – avec les populations, les familles et les individus et dans différentes cultures – prouve que « Les hommes ne pourront s’aimer les uns et les autres que s’ils se réconcilient d’abord avec eux-mêmes ». Car une personne qui ne s’aime pas est incapable de comprendre ses besoins vitaux et ce qui pourrait la rendre heureuse. Elle oublie ses rêves d’enfants – ils sont pourtant la marque indéniable d’un idéal d’Amour et de Beauté – qu’au fil du temps, elle va enfouir au fond d’elle, créant en même temps un manque, vecteur de souffrances et de colères refoulées ou exprimées violemment contre les autres, dans son environnement familial et professionnel, au sein de la Société et dans le gouvernement des Affaires de son pays.
À ce stade, elle ne pourra alors que devenir égoïste, lâche, opportuniste, indifférente et passive : envers sa propre vie, celle de sa progéniture, puis à l’égard des habitants de son pays et de la Planète. Son idéal étant refoulé, elle en perdra fatalement son éthique, son sens de l’honnêteté, la conscience du mal qu’elle se fait à elle-même et à ceux qu’elle dit aimer.
Dans ces conditions, comment pourrait-t-elle répondre à l’incitation de Dieu « Aime ton prochain comme toi-même » puisqu’elle ne sait pas s’aimer ? Sa culpabilité et son rejet d’elle-même conduiront seuls ses actes et sa morale. Dès lors, elle éprouvera méfiance et ostracisme envers les autres, c’est-à-dire envers son prochain.
C’est ainsi que l’Homme cherche à AIMER en créant des religions ou des institutions comme l’ONU. Ce désir se manifestera par des résolutions comme la création des Droits de l’Homme qui, pourtant, ne seront ni comprises, ni suivies, ni respectées puisqu’il ne les mettra pas en pratique pour lui-même.
Voilà pourquoi ma réponse était « NON ».
Mais en conclusion, aujourd’hui, je suis certaine de répondre « OUI », car mes nombreuses années de travail avec lui me prouvent qu’en lui enseignant une marche à suivre, en lui permettant de regarder attentivement au fond de lui sans culpabilité, avec courage et tendresse, il est capable de se découvrir, de retrouver, en lui, l’enfant qui rêvait d’absolu, d’amour, de réussite et de fraternité.
« PARCE QUE, D’ABORD, IL APPRENDRA À S’AIMER, IL SERA PRÊT, ALORS, À AIMER LES AUTRES »
C’est le travail que je me suis donnée de faire :
« MONTRER A L’HOMME SA BEAUTE AFIN QU’IL NE LA GASPILLE PAS »
Sans cette vérité, toutes les journées de la Paix ne seront que des mots (ou des maux) qui ne feront que renforcer la colère des peuples ployant sous le joug des injustices et de la souffrance.
Je remercie mes « Communautés » et nos partenaires d’avoir cru à cette philosophie qui, au fil du temps, me montre que nous ne pouvons croire en la paix que si nous croyons en nous-mêmes.
INVOCATION À LA PAIX
Ô Dieu, Mon Père bien aimé !
Je sais que Tu aimes le Monde que Tu as créé, mais je sais aussi que l’Homme, dont
La Beauté est à Ton image, l’oublie souvent.
Que cette prière monte vers Toi et nous envahisse d’Amour, de Bonté et de Paix.
Que cet Amour et cette Paix pénètrent chaque personne et chaque lieu,
Les transformant en Énergies de Lumière.
Que cette Lumière les protège et empêche la haine, la peur et la violence de les toucher.
Que la Beauté, l’Amour, la Santé et la Réussite nourrissent chaque famille, chaque maison, chaque village, chaque quartier et chaque pays.
Que leurs énergies puissantes et aimantes éloignent le mal de nous
Et deviennent une barrière infranchissable pour ceux qui refusent le bien.
Toutes et tous, nous sommes dans la Lumière de Notre Père qui nous protège de tout mal.
Nous le méritons, le voulons et l’acceptons car la Confiance, la Force et l’Amour nous habitent.
Martine Libertino,
Hermance, le 20 septembre 2021