Dans son communiqué intitulé : ‘’droit à réparation des victimes du massacre de Tshisuku’’ en territoire de Kazumba, au Kasaï central, la Société Congolaise pour l’Etat de Droit (SCED) se dit informée de l’acheminement sur les lieux, par une ONGD, des biens divers dont 10 vélos, 100 machettes, 16 machines à coudre, 100 pièces d’ étoffes et 10 ballots de friperie, dans le cadre de la réalisation de la promesse du chargé de mission du Chef de l’Etat, donnée le 22 juin, lors de la cérémonie de ré-inhumation des restes des corps de 10 victimes du massacre de Tshisuku.
La SCED salue ce geste de compassion qui reconnaît non seulement la dignité des victimes détruites dans leur humanité, mais également, le tort commis par l’Etat congolais aux populations civiles qu’il n’a pas su protéger lors du conflit armé. Elle félicite la culture du respect de la parole donnée qui redore la mauvaise image de l’homme politique congolais.
Cependant, la SCED se dit curieuse de savoir s’il s’agit d’un don personnel du Chef de l’Etat, ce qui n’est pas du tout mauvais, ou des biens matériels à remettre aux victimes dans le cadre d’un programme gouvernemental de réparation. Dans cette dernière hypothèse,
Le Bâtonnier Dominique Kambala, DG de SCED, soulève 6 préoccupations : la Présidence a-t-elle procédé à une bonne identification des victimes? les victimes ont-elles participé à l’élaboration de ce programme? les bénéficiaires auront-ils un accès facile aux réparations? cette réparation concerne-t-elle uniquement les 10 familles dont les ossements ont été ré-inhumés ou l’ensemble des victimes du massacre du 7 mai 2017? à quand les réparations pour l’ensemble des victimes de la région du Kasaï? Et cette forme de réparation aura-t-elle un effet transformateur sur les bénéficiaires?
Enfin, la SCED juge qu’en plus des réparations, les victimes consultées expriment également les besoins de justice et de vérité. Aussi exige-t-elle que les poursuites pénales déjà engagées sur cette affaire produisent les résultats significatifs.
Badinews