Le département d’État américain vient de désigner Seka Musa Baluku, de nationalité ougandaise, 44 ans d’âge, comme numéro 1 de Daech en République démocratique du Congo (Daech-RDC), une organisation terroriste étrangère, en vertu de l’article 219 de la loi Immigration and Nationality Act, désormais modifiée. Un pas vers la sécurisation de l’Est de la Rdc.
Le département désigne également Daech-RDC et Daech-Mozambique au titre des terroristes mondiaux expressément désignés (SDGT) en vertu du décret présidentiel 13224, ainsi que les dirigeants respectifs de ces organisations, Seka Musa Baluku et Abu Yasir Hassan.
Du fait de ces désignations, entre autres conséquences, tous les biens et intérêts sur les biens des personnes désignées soumis à la juridiction des États-Unis sont bloqués, et il est généralement interdit aux ressortissants américains de participer à des opérations avec celles-ci.
Les institutions financières étrangères qui effectuent ou facilitent sciemment toute transaction significative pour le compte de ces groupes ou personnes s’exposent à des sanctions sur les comptes correspondants ou comptes de passage américains. Par ailleurs, il est criminel de fournir sciemment un soutien matériel ou des ressources à Daech-RDC ou Daech-Mozambique, ou d’essayer de le faire ou de conspirer à cet effet.
Daech a annoncé le lancement de la province de l’État islamique en Afrique centrale (ISCAP) en avril 2019 pour promouvoir la présence d’éléments associés à Daech en Afrique centrale, orientale et australe. Bien que les médias associés à Daech présentent ISCAP comme une structure unifiée, Daech-RDC et Daech-Mozambique sont des groupes distincts dont les origines sont distinctes. Daech-RDC, que l’on appelle également les Forces démocratiques alliées (ADF) et Madina a Tauheed Wau Mujahedeen, entre autres noms, est responsable de nombreuses attaques dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri dans l’est de la RDC.
Sous la direction de Seka Musa Baluku, Daech-RDC est connu dans cette région pour ses violences brutales à l’encontre de citoyens congolais et des forces militaires régionales, et ses attentats ont fait plus de 849 victimes civiles en 2020, selon un rapport des Nations unies sur l’ADF.
L’ADF avait préalablement été sanctionnée par le département du Trésor des États-Unis et les Nations unies, dans le cadre du régime de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies en RDC, en 2014, pour ses violences et ses atrocités. Le département du Trésor des États-Unis a également sanctionné en 2019 six membres de l’ADF, dont son dirigeant Seka Musa Baluku, dans le cadre du programme de sanctions Global Magnitski pour leur rôle dans de graves violations des droits de l’homme, et Baluku a fait l’objet de sanctions ultérieures des Nations unies, début 2020, dans le cadre du programme de sanctions en RDC.
Les désignations d’aujourd’hui informent le public américain et la communauté internationale que ces groupes ont commis ou risquent fortement de commettre des actes de terrorisme, et ils en identifient les dirigeants. Les désignations en tant que terroristes exposent et isolent les personnes physiques et morales, et leur interdisent l’accès au système financier américain. Elles peuvent également faciliter les activités de maintien de l’ordre des agences américaines et d’autres gouvernements.
Badinews