Le ministre de la Communication et Medias et sa collègue de la Justice ont tenu conjointement un briefing ce mardi 31 août 2021 en rapport avec la situation de la justice durant l’état de siège.
Patrick Muyaya et Rose Mutombo Kiese ont tenu à éclairer l’opinion sur la situation judiciaire dans le Nord-Kivu et l’Ituri, après que les membres du gouvernement concernés par la situation d’état de siège se soient expliqués à l’Assemblée nationale à l’issue de la mission gouvernementale conduite par le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde du 21 au 24 août 2021.
A cet effet, la ministre d’Etat a signalé que quelques temps après l’évaluation de l’état de siège, elle avait signé une note circulaire pour autoriser les juridictions pénales de droits communs de reprendre leur fonctionnement en vue de juger et de traiter des dossiers ayant trait à la population civile.
« Comme nous ne savons pas le temps que doit prendre ces mesures prises par le chef de l’Etat pour finir avec cette longue guerre, j’avais trouvé utile de relancer ces juridictions », a-t-elle dit.
En ce qui concerne la situation carcérale en Ituri et au Nord-Kivu, où les prisons, surpeuplées, datent de l’époque coloniale mais qu’à travers le programme du gouvernement Sama Lukonde, certaines seront réhabilitées, d’autres construites dans le seul but de permettre aux détenus de vivre dans des conditions humaines pour mieux purger leurs peines.
« Partant de la vision du Premier Ministre, nous nous y attelons pour redorer cette image ternie depuis plus d’une décennie. Par rapport à l’alimentation et aux produits pharmaceutiques, j’étais à Bunia et j’ai trouvé un lot très important de médicaments. Effectivement avec notre gouvernement, je fais attention sur ce dossier et que régulièrement, nos prisons seront approvisionnées, et il n’y aura plus ces problèmes », a déclaré Rose Mutombo Kiesse.
« En principe dans la vision de notre gouvernement, il faut construire de nouvelles prisons pour délocaliser certains détenus et les désengorger. C’est un processus que nous avons déjà déclenché et la prison de Luzumu dans le Kongo Central accueille déjà un bon nombre de prisonniers », a-t-elle poursuivi.
Motivée aux côtés de Félix Tshisekedi et de Sama Lukonde, Rose Mutombo invite la presse à l’interviewer lors de l’an 1 de leur gouvernement pour avoir des chiffres exacts.
Par rapport aux morts durant cette période de l’état de siège, le ministre de la communication et médias a rappelé aux journalistes que cette situation dure de plus de vingt ans et que les morts sont comptés tous les jours.
« D’ailleurs, cette comptabilité macabre à laquelle s’affairent certaines officines nous rend encore plus triste. Lorsque nous étions à Beni et à Bunia avec toute la délégation, nous avions tenu d’aller voir les militaires et nous en avions une bonne dizaine entre autres, les blessés, les cassés et les amputés. Ils ont perdu des camarades, mais c’est une situation que nous n’avons pas créée. C’est une situation que nous avons trouvée et nous voulons la résoudre. Nous n’avons pas dit ici qu’à la proclamation de l’état de siège, toutes les violences vont s’arrêter. Nous avons affaire aux terroristes et ces derniers s’attaquent même aux hôpitaux. Nous tenons à mettre fin à cette forme de barbaries », a dit pour sa part Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Et d’ajouter : « je dois rappeler que ce n’est pas l’état de siège qui est à la base de l’insécurité ou des morts. C’est plutôt les groupes armés et les groupes terroristes. En tant qu’Etat, nous venons pour arrêter cette situation. Sur instruction du Chef de l’Etat, tous les moyens sont mobilisés pour finir avec cette guerre et restaurer la paix ».
Toujours en rapport avec le retour de la paix dans ce coin de la République Démocratique du Congo, le ministre de la Communication et Médias, qui a eu une séance de travail, le lundi 30 août 2021 avec quelques membres du congrès américain au sujet des forces spéciales qui sont venues en appui aux FARDC, a rappelé que ces terroristes constituent une menace plus grande et qu’il faudrait une mobilisation plus grande autour de l’armée congolaise. Car, c’est elle qui fera la guerre.
« Pour nous, il n’y a que trois solutions : les opérations militaires, la sensibilisation et la démobilisation. Aujourd’hui, les gens veulent se focaliser sur les morts qui nous touchent et nous préoccupent, mais regardez aussi que nous avons déjà enregistré quatre mille démobilisés qui sont nos compatriotes. Nous avons également les groupes terroristes étrangers tels que les ADF », a-t-il indiqué.
Quant aux rebelles et terroristes étrangers appréhendés lors des opérations des FARDC, les deux ministres ont rassuré que ces tueurs sont entre les mains de la justice congolaise et que leur sort sera connu au fil du temps.
Pour finir ce face à face avec la presse, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a rappelé qu’à la suite de l’ordonnance du 4 juillet dernier sur le programme de Désarment, Démobilisation, Relèvement communautaire et stabilisation (DDRC-S), les rebelles congolais seront formés et seront réinsérés dans la vie civile. Ils n’auront plus un lien avec les armes. Ils contribueront à plusieurs projets d’intérêt commun.
Badinews