Entre le marteau et l’enclume, Augustin Matata Ponyo est en passe de quitter le pays pour une destination inconnue, comme c’est devenu coutume. La justice a trouvé un autre tour de manche comme arme fatale à son encontre,… De son côté, le professeur Luzolo Bambi Lessa, ministre honoraire de la Justice et conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, a déclaré que « le Sénat a humilié le peuple congolais à travers sa justice ».
Le procureur n’a pas baissé les bras dans le dossier de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo devenu sénateur, dans le viseur de la justice pour mégestion du projet dit Bukanga Lonzo. Selon une source digne de foi, bien que sauvé par ses pairs pour des raisons qui échappent au droit, l’homme à la cravate rouge compterait quitter le pays, dans les prochaines heures, afin d’échapper à la justice, criant à l’acharnement.
Déjà, l’un des chauvins avertis n’a pas tardé de réagir après le refus de la Chambre haute du Parlement congolais de lever les immunités du sénateur Matata Ponyo, sur demande du procureur près la Cour constitutionnelle le soupçonne l’ancien Premier ministre d’être à la base de la débâcle du projet agropastoral de Bukanga Lonzo, dans le grand Bandundu.
« C’est une humiliation du peuple congolais (qui) est allé aux élections à 3 reprises pour qu’à travers la justice, le bien-être soit assuré par l’avènement de l’État de droit au sein duquel les gouvernants et les gouvernés sont tous mis de manière égale à la loi, en dehors de tous privilèges des poursuites et des juridictions conçues dans le sens négatif. C’est-à-dire la consécration de la justice à deux vitesses », a dénoncé Luzolo Bambi Lessa.
Le juriste a en outre demandé à la justice d’épuiser toutes les procédures possibles pour que Matata Ponyo rende compte à qui de droit.
« Les demandes de levée d’immunité ne sont jamais accordées dans les deux chambres (plus d’une centaines déjà sans suite). La justice s’arrête aux portes de l’Assemblée nationale et du Sénat. C’est un déni de démocratie ! Je demande à la justice de poursuivre toutes les procédures parce qu’elles ne sont pas encore épuisées. Que chaque congolais, quel que soit son rang, puisse rendre compte devant la justice. Et que ça soit seule la justice qui déclare quelqu’un innocent ou coupable. Lorsqu’on freine la justice, on freine l’Etat de droit. Et il n’y aura aucun bonheur pour le peuple congolais. Même les élections ne serviront à rien si la place de la justice n’est pas restaurée », a-t-il conclu, s’appuyant sur son expérience aux affaires.
Pour mémoire, le Sénat avait rejeté la demande de la levée des immunités de Matata Ponyo Augustin, présumé fossoyeur du projet Bukanga Lonzo, avec 49 voix contre 46, et 1 bulletin nul pour un total de 96 sénateurs votants. La commission ad hoc en sait davantage. Mais le débat se poursuit autour de l’interprétation de l’alinéa 1er de l’article 107 de la constitution car les faits reprochés à Matata Ponyo, antérieurs à cette législature, n’ont rien à voir avec l’exercice de ses fonctions de sénateur. De même, le bureau Bahati craint pour son avenir dans le contexte de l’Union sacrée de la nation. Toutefois, allusion faite à John Numbi et Kalev Mutond, quel serait, dans ces conditions le choix de l’ancien Premier ministre ?
Badinews